Rapport final du projet POLLUSOL 2 - partie "sols"

Le projet POLLUSOL 2 a pour objet principal la cartographie des concentrations de fond dans les sols et les eaux souterraines des zones touchées par des pollutions atmosphériques de proximité, et le développement de stratégies de gestion des terrains touchés par la pollution. L'étude a été réalisée à l'initiative de la Société Publique d’Aide à la Qualité de l’Environnement (SPAQuE) par une association de quatre équipes de recherche universitaires : le pôle Environnement de l’Earth and Life Institute de l’Université catholique de Louvain (UCL-ELIE), l’Unité de recherche et développement AQUAPÔLE de l’Université de Liège (ULg-AQUAPÔLE), l’Unité de Science du Sol de Gembloux Agro-Bio Tech de l’Université de Liège (ULg-GxABT) et le Service fluides-machines de la Faculté Polytechnique de l’Université de Mons (UMons). Le projet s’est focalisé sur huit zones d’étude qui recouvrent totalement ou partie les territoires des communes dont elles portent le nom : Colfontaine, La Louvière, Charleroi-Châtelet, Amay-Engis, Seraing, Trooz, Verviers et Aubange. Ces zones ont été choisies de façon à représenter la diversité des contextes pédogéologiques et hydrogéologiques des principaux bassins industriels wallons. Les huit zones d’étude ont fait l’objet d’une campagne de collecte et d’analyse d’échantillons de sols, d’eaux souterraines, de légumes et de litières forestières. Le plan d'échantillonnage a été conçu spécifiquement pour rendre possible l’établissement de cartes des concentrations de fond dans les sols et dans les eaux souterraines des secteurs de Wallonie touchés par des pollutions atmosphériques de proximité. En ce qui concerne les sols, 398 potagers ont été échantillonnés ainsi que 398 sols de culture, forêt, prairie et parc urbains. Dans les potagers, un échantillon représentatif de l’horizon de surface a été prélevé. Pour les autres sols, deux échantillons ont été obtenus à l’aide d’une sondeuse à percussion, le premier dans l’horizon de surface et le second entre 50 cm et 1m de profondeur. Pour les eaux souterraines, 435 échantillons d’eau ont été analysés. Les échantillons proviennent de 308 ouvrages d’accès à l’eau souterraine, soit existants préalablement à l’étude, soit réalisés durant l’étude par forage de grand ou de petit diamètre. Dans les potagers, 1341 échantillons de légumes ont été prélevés. L’analyse et le traitement statistique des données acquises dans les huit zones d’étude ont permis d’établir : - la cartographie des concentrations de fond dans les sols et les eaux souterraines de la Région wallonne. Les résultats cartographiques du projet sont disponibles dans l’outil « INFO-FONDS ». Les cartes donnent, en tout point, une prédiction de la concentration en une cinquantaine d’éléments traces métalliques (ETM) ou composés traces organiques dans les sols et une vingtaine d’ETM dans les eaux ; - la cartographie des retombées atmosphériques de 5 ETM et pour les HAP sur le territoire de la Région wallonne; - une classification par types des situations rencontrées dans les sols wallons touchés par la PAP et une clef de détermination des scories industrielles fréquemment trouvées dans les sols de remblais. Des expériences en laboratoire ont été réalisées sur les sols collectés dans les huit zones afin d’étudier le passage des ETM du sol dans la chaîne alimentaire et le système digestif (biodisponibilité et bioaccessibilité) pour neuf ETM (As, Cd, Co, Cr, Cu, Ni, Pb, Sb et Zn). Ces expériences ont permis d’améliorer les connaissances sur les risques et le développement d'outils pour la maîtrise des risques associés à l'ingestion de sol et la consommation de légumes. Enfin, le projet a donné lieu au développement d’un outil d’aide à la décision informatique pour l’évaluation des risques de contamination régionale des eaux souterraines. Cet outil permet de prendre en compte le risque de lessivage des ETM et des composés traces organiques, ainsi que le risque de dispersion de ces polluants dans les eaux souterraines